SONETE:
Tristeţe
Tristesse
Sonet
Sonnet
Traducere din Alfred de MUSSET
1
TRISTEŢE
Mulţi prieteni, averi, voioşia,
Pierdui – şi mai şi – chiar mîndria
De-a crede că-s geniu… în ceaţă.
Văzînd Adevărul în faţă –
Simţindu-l, am păr alb, mi-e greaţă,
Dezgustul mă ia, nebunia.
Iar cel ce nu-l ştie, trăieşte
O viaţă-n zadar fără dînsul.
Răspund fără preget: - Un bine
În viaţă mi-a fost numai plînsul.
1840
Savin BADEA
Tristesse
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Alfred de MUSSET
SONET
Cînd vînătoru-o calcă, se-nfoaie! Şi-n cîmpie,
Cînd coţofana vine-n fîneaţa-nmiresmată
Şi flacăra-n căminul castelului re-nvie;
Cînd revăzui bun-Luvrul şi bolta-i de vecie,
Parisu-n fum şi ceaţă, frumos ca-mpărăţie
(Ascult iar surugiii cu vocea-n vînt purtată).
Sub mii de felinare ce ard – superbă-i scena! –
Am să revăd iar iarna! – Şi, viaţa mea, pe tine!
Salut pereţii casei! – Căci cine-mi poate spune:
De ce inima voastră s-a-ndepărtat de mine?
1829
Sonnet : Que j'aime le premier frisson d'hiver...
Que j'aime le premier frisson d'hiver ! le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s'éveille le foyer ;
C'est le temps de la ville. - Oh ! lorsque l'an dernier,
J'y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
(J'entends encore au vent les postillons crier),
Que j'aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J'allais revoir l'hiver. - Et toi, ma vie, et toi !
Oh ! dans tes longs regards j'allais tremper mon âme
Je saluais tes murs. - Car, qui m'eût dit, madame,
Que votre coeur sitôt avait changé pour moi ?
Alfred de MUSSET
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